tout ça pour te dire
parfois le silence
te dire
l’absence au jour et la présence
radieuse
le décor et l’envers
et le ciel par-dessus
tout ça pour te dire
le temps suspendu
le temps désossé
celui des cerises et des neiges immortelles
et la lune qui se lève
te dire
la baignade au lait de l’instant
et la glissade brusque, le fracas
le bleu chien et loup, le blanc uniforme
et l’ombre qui rôde
tout ça pour te dire
la danse
les corps en constante mutation
les sexes et les bouches
les ventres et les mains
les pieds et les marches
et des phrases : Comment allez-vous ? Que faites-vous ?
tout ça pour te dire
le voile
et l’envie de te voir nue
tout ça pour te dire la soif
tout ça pour te dire la honte
tout ça la rage et l’impuissance
et des phrases : Comment allez-vous ? Que faites-vous ?
ça et la solitude
la surface et le noyau noir
les brumes qui s’étirent, les brumes en halo
et l’infime au creux de la main
et là, là
là aussi au creux du ventre
l’infime au creux des jours
tout ça
pour te dire
parfois l’œil d’amour
parfois sur le monde
parfois n’effraie plus
post-scriptum
et merci pour ta réponse : c’est plus qu’un garde-fou
je t’envoie ci-joint une photo de ma nouvelle maison
comme tu t’en doutes, je n’y habite pas
pas encore
quoi qu’il en soit, je suis heureux qu’elle soit
publication Contre-Allées + spectacle éponyme Tout ça pour te dire