ce matin la voiture le jour se lève
je coupe la radio dans le silence de la Cisjordanie
du climato-scepticisme
plop
tiens tiens
un chat saute un fossé ma voiture le fait fuir du bord de route
un rapace décolle du fil téléphone
ma voiture le fait fuir
mes yeux suivent
se trouvent réjouis de suivre
là
le chat — entièrement noir — suspendu en l’air un moment
hop
avant d’atterrir sur la butte
je pense à ses pattes arrières
développées comme celles d’un lapin
(impressionnant au final ce bond)
(trois, quatre fois sa propre hauteur ?)
et là
le rapace il me précède, pile dans son axe je goûte un peu la puissance du vol
depuis mon pare-brise
— les ailes qui s’appuient sur l’air
puis ce sont un corbeau, une corneille, un autre oiseau, un groupe de deux autres encore
— tout un truc de vie qui bouge par ici
ma fille est à l’école et le jour se lève
je souris, gare la voiture
hop
un peu d’oiseau et de chat au coin du cœur
ah ces rapaces qui ont attaqué mes poulettes et en ont mangé quelques-unes alors que naïvement je les contemple souvent, si nombreux par ici… oui, tout ce qui bouge par ici…